Dreamland RPG
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 un fou en éveil. 1 [Londres]

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Khildar BlackSilver
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Khildar BlackSilver


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MessageSujet: un fou en éveil. 1 [Londres]   un fou en éveil. 1 [Londres] Icon_minitimeSam 12 Juin - 1:19

Renvoyé. Il était renvoyé. Après tout ce temps passé au service de l’entreprise familiale, il en était renvoyé. Mis à la porte. Même pas une mutation, tout simplement jeté dehors.

Enfin ! Après toutes ces erreurs qu’il avait commises pour se débarrasser de ce fardeau qu’était son travail dans la société de son père et de toute sa famille, il en était enfin soulagé.
Le monde lui parût déjà plus souriant même si cela ne lui apportait qu’un piètre réconfort. Les bras chargés de ses affaires contenues dans des cartons prêt et plein à craquer, il sortit de l’ascenseur d’un pas leste pour se diriger vers sa voiture.

Une magnifique voiture, prodige de la mécanique. Une beauté aux lignes sportives, à l’allure agressive. Une Ford Mustang GT jaune avec deux grandes bandes noires la parcourant en long. Le cheval galopant sur la calandre scintillait. Jetant avec dédain les cartons remplis de souvenirs de sa vie passée à travailler pour une société qui l’avait enchaîné et contraint à se plier aux exigences des actionnaires, du marché et à d’autres facteurs économiques mondiaux, l’homme jeta aussi un dernier regard vers l’imposant bâtiment en verre qui avait entravé sa vie durant 4 ans et dont il était maintenant libéré.

Au début de sa carrière en tant que responsable des ventes d’armes dans le monde, Oscar se plaisait à ce poste qui lui faisait parcourir le monde, rencontrer du monde et avoir des relations plus ou moins professionnelles. Sa folie lui faisait prendre des décisions considérées comme irresponsable et dangereuse pour la société mais qui par la suite, se révélaient fructueuses. Sa manière de mener les affaires était tout aussi discutable mais tout aussi profitable pour l’entreprise. Les réunions se déroulaient dans des ambiances étranges où la folie d’Oscar s’exprimait de diverses façons, toutes plus démentes les unes que les autres. Se mettre à insulter publiquement un associé qui avait commis une erreur de jugement mais dont le poids dans la structure était primordial pour l’essor de la société en est un exemple.

Cette histoire est plutôt simple : Steve Mc King, un associé de taille de la famille BlackSilver n’avait pas réussi à décrocher un contrat important à cause de son incompétence en matière de négociation. Il n’était doué que pour signer les chèques et paraître photogénique, en digne représentant de sa société. Il fournissait gracieusement la famille BlackSilver par des dons non négligeable pour le capital de la société BlackSilver. Même si il était établi qu’il était un incompétent pour le reste, on le supportait pour ses chèques.
Toutefois, lors d’une réunion, Oscar l’informa en des mots bien sentis qu’il n’était pas à la hauteur de son statut, même pas de son siège et qu’avec les derniers efforts qu’il pouvait effectuer, il devrait quitter la pièce et la société pour éviter que sa lourde incompétence ne fasse sombrer plus que ce n’était déjà le cas une société au nom illustre. Piqué au vif par cette pointe à son encontre, Steve Mc King quitta précipitamment et rageusement la réunion et informa le siège de la société BlackSilver qu’il retirait tout financement. Dans un premier temps, on maudit Oscar, juste une journée.
Etrangement, le lendemain, Steve Mc King était enlisé dans une sombre affaire de drogues et on l’inculpait, les cotes en Bourses des sociétés lui appartenant chutant brutalement. Et comme la famille BlackSilver ne faisait plus parti de ses associés, elle put éviter ce retournement et même en profiter, rachetant à bas prix les entreprises de Steve Mc King, qui se fit emprisonner et dépouiller de sa fortune dans un procès avec un avocat coûtant horriblement cher et aussi incompétent que son client.

Cependant, un jour, les tabloïds découvrirent que l’artiste fou qu’était Khildar occupait aussi un poste de choix dans l’entreprise familiale, vendant des armes. C’était il y a un an. Oscar ne sut pas tout de suite comment les journalistes avaient pu être au courant, mais lorsque que les responsables de cette fuite se retrouvèrent sur son chemin, on entendit plus parler d’eux. On pensa à un séjour à l’étranger, Oscar leur ayant organisé ce voyage, il était certain que plus personne ne les reverrait.
Depuis ce jour où les critiques d’art ne cessaient de faire le comparatif entre les œuvres démentielles de Khildar et les activités d’Oscar, le Lord anglais n’aspirait plus qu’à quitter ce poste encombrant pour sa vie d’artiste et le gênant dans ses créations.

Il enchaîna par conséquent les actions fumeuses, les réunions houleuses et l’insubordination ostentatoire. Au début, on l’excusa, connaissant son état mental plus que particulier. Mais après des échecs trop important pour la société, on le convoqua, ce matin pluvieux d’Avril. On l’informa qu’il avait apporté à l’entreprise familiale d’énormes évolutions, permis un chiffre d’affaires non négligeable mais que ces dernières frasques avaient commençaient à ébranler trop sérieusement la société pour être ignoré. On lui retira donc ses fonctions et il en rit de façon démoniaque. Il leur informa qu’il se foutait royalement de cette décision qu’il espérait un peu plus rapide et se désolait de voir que ses propres dirigeants aient la faiblesse de croire qu’il ne pourrait pas comprendre que son comportement les dérangeait plus qu’autre chose.
Ils ne s’offusquèrent pas outre mesure, mettant ses débordements sur le compte de l’esprit dérangé qu’avait Oscar.

Il roulait dans Londres à vive allure, comme toujours, ignorant les protestations des autres conducteurs. Les passants voyaient une abeille traverser la route à une vitesse largement supérieure à celle autorisée et en écarquillaient les yeux. La pluie se mit à tomber, une bruine à vrai dire, comme seul Londres était capable d’avoir comme météo. La température était acceptable, les piétons se déplaçaient tranquillement sur les trottoirs, leur parapluie sortit.
Le manoir de ville d’Oscar se situait un peu à l’extérieur de la capitale. L’artiste arriva en trombe devant sa maison et grâce à la télécommande, ouvrit le portail. Il gara sa voiture ronronnante au moteur puissant dans son garage et claqua la portière, laissant ses cartons dans la voiture. Tandis que le portail se fermait automatiquement, Oscar entra dans sa demeure.

Il fut accueillit par son majordome à qui il confia son haut de forme rouge, sa veste blanche et un sourire amusé. Dans le hall de l’entrée, un grand miroir forçait les visiteurs de se contempler. Ce que ne manqua aucunement de faire Oscar. Devant lui se tenait un jeune homme d’une vingtaine d’année à la peau entièrement teinte de blanc. Fin, élancée, l’allure générale laissait à penser qu’un simple souffle suffirait à se faire envoler cette poupée de porcelaine au teint pâle. Des chaussures noires, un pantalon de lin blanc, un gilet en tissu rouge sans manches avec une chaîne d’or qui pendait de part et d’autre des poches, une chemise en lin blanche et une cravate d’un rouge éclatant, comme la chemise, qui achevait le coup de pinceau tâché de sang qui constituait sa tenue. Son visage était sublimé par la teinture blanche de sa peau et de ses cheveux ainsi que par la teinture rouge de ses sourcils et de sa barbichette. Son regard bleu acier transperçait l’âme et lorsqu’il se mirait ainsi dans le miroir, il pouvait voir son âme rongée par la folie, cette aura démoniaque qui planait au dessus de lui.
Il leva ses mains gantées de blanc devant son visage, les regardant d’un air absent. Il n’enlevait jamais ces gants. Jamais. Que ce soit pour dormir ou coucher avec une femme. Seulement quand il se lavait, seul, il les retirait, dévoilant cette étrange marque qui lui rappelait chaque jour cette terrible nuit de Décembre.

Il fut sortit de ses songes par l’appel du majordome, un homme d’une trentaine d’année, serviable, les cheveux courts et d’un noir encre très apprécié par le sens esthète d’Oscar. Il était dans la famille BlackSilver depuis peu et avait assisté au drame. Il avait décidé d’accompagner son maître dans sa fuite du manoir, la demeure familiale rappelant trop de mauvais souvenir. Dans cette maison de bonne taille et décoré avec goût, possédant un style victorien prononcé et affirmé par son propriétaire, ils n’étaient que deux. Oscar et John Ferson. Le jeune maître et le majordome. Le démon et le serviteur. Le fou et le spectateur. L’artiste et le critique. Le businessman et le conseiller. Car John était tout cela, prenant le rôle en fonction des humeurs et des postes qu’occupait Oscar. Il savait que son maître était mentalement spécial, le comprenait et ne trouvait cela pas le moins du monde dérangeant. Lorsque Oscar était prit de crise de folie, John le canalisait. Quand son maître demandait son avis sur une œuvre, il était implacable mais aussi un bon conseil. Si Oscar avait besoin d’aide pour la gestion d’un dossier, John était disponible. Entièrement dévoué et discret, John était le majordome par excellence. Il aidait son maître à la correcte tenue de la demeure.
En effet, bien qu’aristocrate, Oscar n’était pas de ses oisifs qui se reposaient exclusivement sur ses domestiques. Il faisait la cuisine, enfin, s’y essayait avec peu de succès. Il s’occupait de son linge, du nettoyage, du ménage, en somme, il était tout aussi domestique que son majordome qui ne pouvait qu’apprécier les louables attentions de son maître.

John se tenait devant la porte menant à la cuisine et sollicita l’avis de son maître sur le menu à composer pour ce soir. Se retournant avec vivacité et l’œil pétillant de joie et d’enthousiasme, Oscar lui répondit que pour ce soir, ils allaient devoir faire appel aux meilleurs traiteurs, une réception étant prévu. Le majordome afficha un court instant une mine surprise puis secoua la tête en soupirant, connaissant l’humeur impulsive de son maître. Il requis toutefois une explication sur la raison d’organiser une réception. Le Lord lui répondit en souriant de plus belle d’un ton amusé que cette réception se faisait en l’honneur de sa liberté retrouvée, son licenciement étant avéré.

La réception s’organisa donc. John se chargea de la nourriture, Oscar de la décoration. Une simple réception d’une vingtaine de personne, des intimes d’Oscar. Dans le milieu de l’art, s’étant forgé une réputation solide de fou à lier, on préférait ne le voir qu’à ses expositions ou dans des réceptions organisées par d’autre, sauf pour certains qui aimaient ce côté totalement anticonformiste que dégageait Oscar. Il avait donc pour amis véritables et pas seulement en tant que connaissance du milieu artistique une vingtaine de personnes, artistes elle aussi pour la plupart. Mais il y avait aussi deux journalistes, un critique et cinq dandys du siècle passé comme lui, vivant sur les rentes de leur père et gagnant de ci de là grâce à des paris, des escroqueries ou autres.
Oscar aimait les inviter pour parler au boudoir de tout et de rien, les entendre et se faire entendre, jouer du piano ou du violon ou encore de l’orgue. En effet, Oscar possédait un orgue plutôt imposant. Cela énervait passablement ses voisins quand il en jouait, mais il s’en fichait. Avec eux, il se sentait bien. Ils étaient la présence qu’il lui fallait pour garder un minimum de d’hygiène d’esprit.
Il était donc normal qu’Oscar pense immédiatement à eux pour cette réception fêtant son licenciement. Il les contacta pour leur annoncer la nouvelle et les inviter, tous répondirent présent.
Pendant que John préparait des plats savoureux dont il avait le secret et l’estime d’Oscar, le Lord anglais s’occupait de la décoration. Mettre de belles nappes, mettre l’argenterie, le service de qualité, ajouter des roses rouges, blanches et noires sur les tables, plier les serviettes en tissu avec art et doigter et bien d’autres détails qui faisait qu’une réception était réussi, tel était le credo d’Oscar en cette pluvieuse, pardon, bruineuse après-midi d’Avril. Il n’était peut-être pas enchanté, mais la bonne humeur y était.

Tout était fin près lorsque les premiers invités arrivèrent. Ce fut effusion chaleureuse, félicitation et marque d’amitié. Tous savaient ce que représentaient pour Oscar la fin de son travail dans la société BlackSilver : plus de temps libre, donc plus de temps pour créer des œuvres encore plus démentielles. De plus, le salaire qu’il percevait n’était pas des moindres, lui assurant une fois de plus une vie tranquille du côté des finances. Par chance, mis à part lors de réceptions fastueuses qu’il aimait organiser de temps en temps pour prouver au monde (ou au moins à Londres) qu’il restait un artiste fou et extravagant, Oscar ne dépensait outre mesure et restait assez économe. Ses vêtements avaient la chance d’être issu du meilleur tailleur de Londres, garantissant une solidité et une durée de vie défiant toute concurrence.

La soirée se déroula agréablement, ce ne fut qu’enchaînement de plaisanteries, de discours et de déclarations plus ou moins décentes, de conversations portant autant sur la dernière mode de Paris que sur le dot d’une nièce en passant par l’état actuel du monde sur tout les plans (politique, financier, écologique et démographique, les quatre étant étroitement liés).
L’alcool coulait à flot comme les paroles et Oscar était un quelqu’un qu’on ne pouvait arrêter de parler une fois qu’il était lancé sur un sujet qui le tenait à cœur sur le moment. Ce soir, ce fut le monde onirique. Dans son cercle d’amis, il ne lui semblait pas qu’ils soient des voyageurs. N’ayant jamais vraiment abordé le sujet, il n’était sûr de rien. Mais ce soir, il débita moult hypothèses et théorie sur les rêves, leurs impacts sur notre vie et la manière de les interpréter. On buvait ses paroles et son vin avec délectation et petit à petit, l’alcool et l’heure tardive aidant, les invités commencèrent à piquer du nez. Être invité chez Oscar, c’était être sûr d’avoir une chambre qui nous attendait. Ce fut donc tout naturellement que ses amis se dirigèrent à l’étage vers les chambres, se souhaitant bonne nuit et d’agréables rêves, en faisant à clin d’œil à Oscar en rapport avec son discours plus ou moins construit à ce sujet.

Il était affalé sur la table, ses cheveux blancs se confondant avec la nappe immaculée. John apporta une couverture et la déposa sur son maître pour pas qu’il prenne froid, ne voulant pas réveiller son maître en train de dormir en le déplaçant vers sa chambre. Ce n’était pas la première fois qu’Oscar s’endormait ainsi. John commença à ranger les reliefs de repas puis éteignit les lumières, laissant simplement une bougie murale allumée dans le salon où dormait Oscar. Le seul bruit qu’on pouvait entendre désormais était la douce respiration de l’aristocrate anglais.

Habituellement, il ne buvait pas, ne trouvant pas l’utilité de ces boissons qui, sur les personnes normales, changeaient leur comportement. Il avait déjà toutes les caractéristiques d’un gars bourré en temps normal, sa raison étant parti en vacances depuis longtemps, ses gestes amples mais saccadés par moment, ses paroles parfois incompréhensible et manquant de logiques, tout ceci, il l’avait déjà. Pourquoi diable aller s’abreuver de liquides qui lui conféreraient ses caractéristiques qu’il possède déjà ?
Pourtant, ce soir, il avait bu. Alors oui, il avait parlé plus que de raison, sans raison, à tort et à travers la pièce. Il avait déambulé dans le salon d’une démarche très spéciale mais gardant un air noble et digne, ce qui rendait le spectacle amusant. On riait de son enthousiasme, on plaisantait sur ses allures, on l’appréciait pour ses paroles incohérentes mais pas tant que ça, tapant juste parfois.

Il s’était endormi paisiblement après avoir souhaiter de beaux rêves à tout le monde et s’être affalé sur la table.
Le sourire aux lèvres, il dormait du sommeil du bienheureux, l’alcool l’ayant rendu plus joyeux que d’habitude.
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